L’année dernière, en pleine crise de pandémie, le guide Michelin sortait une nouvelle édition qui ne pouvait que forcer l’admiration : ainsi, les enquêteurs du guide avaient-ils été capables de noter des restaurants qu’ils n’avaient pu visiter, qui étaient fermés, qui tournaient au ralenti ou qui n’allaient guère tarder à mettre la clé sous la porte. Insondable magie du Michelin qui savait tout avant tout le monde.
On attendait donc de pied ferme l’édition 2022. Qu’en dire sinon répéter les commentaires habituels sur ‘d’invraisemblables oublis’, ‘d’impardonnables rétrogradations’, ‘de promotions hasardeuses’ et surtout, de désaccords avec les avis tout autant définitifs de certains chroniqueurs gastronomiques qui reprochent au Michelin les mêmes errements que ceux dont ils sont souvent eux-mêmes les promoteurs.
L’Académie n’a donc pas l’intention de joindre sa voix à ce chœur des vierges d’autant moins effarouchées qu’elles savent très bien se défendre toutes seules. D’abord parce que le ton de nos fiches n’est pas celui d’un jugement de Salomon, mais l’expression ressentie par un Académicien qui, sur ses propres deniers, a tenté une expérience qu’il fait partager au lecteur. Ensuite parce que prétendre à la rédaction d’un guide – qui plus est une Bible dont le jugement ne saurait être contesté, implique un formidable travail quantitatif que le système même que nous avons adopté – faire partager une expérience vécue, limite forcément dans ses choix. Une fiche relevant les qualités d’un restaurant ne signifie pas qu’un autre restaurant qui lui ressemblerait doive à son tour être signalé. Ça n’est pas un oubli – ni même un choix ; c’est le résultat d’une situation qui s’est créée un peu par hasard, un peu aussi par habitude, mais qui est ce qu’elle est : nous avons fréquenté tel restaurant et voilà ce que nous en pensons. Ni plus ni moins.
Alors, pour en revenir au Michelin, il est certain que nous avons d’abord regardé les établissements que nous avions fréquentés, pour comparer. Et nous ne pouvons que nous réjouir des trois étoiles obtenues d’entrée de jeu par le restaurant Plénitudes (voir notre fiche). Pour le reste et pour nous en tenir à Paris, les nouveaux noms dévoilés ne nous sont pas inconnus. Les deux étoiles attribuées à l’Oiseau Blanc de David Bizet ne nous surprennent pas – et nous espérons pouvoir bientôt aller vérifier sur place. Nous attendrons par contre pour la Table de Bruno Verjus – dont la critique unanime dit que c’est très bon mais que même pour eux, soit des journalistes qui testent sur note de frais, on frôle le scandale. Alors, imaginez pour nous ! Quant à Palais Royal, une dernière visite remonte à quelque temps déjà mais cela ne manquait pas d’intérêt. Ce sera donc à revérifier rapidement. Pour les ‘une’ étoile, pratiquement tout le monde s’accorde sur Granite, le Bellefeuille et Substance. À voir donc. Quant à Jean Imbert, une étoile pour une table qui a donné lieu à une jolie controverse dans le Figaro (génial pour Rubin ; oui-bof, pour Durand-Souffland), là encore, on programmera cela un peu plus tard – toujours ces maudites notes de frais !
En attendant, retrouvez-vite votre site. Une dizaine de fiches nouvelles ou de mises à jour depuis le dernier édito. Ne vous en privez pas et bonne lecture !