Information
Adresse
Place de la Mairie, 63340 Boudes
Contact
04 73 96 55 66
Horaires
Déjeuner 12h30-14h Dîner 19h30-21h30 Fermé lundi, mardi et mercredi au déjeuner
Réception
Réservation
Très aimable. Rappel après message sur répondeur
Accueil
Courtois de la part du chef, dont les cuisines donnent sur l’entrée
Restaurant
Type de cuisine – Cadre
Restaurant de province dans une ancienne maison de village, aux pierres bien nettoyées mais dont les murs sont tapissés de toiles pour le moins criardes (un choix de décoratrice ?). Tables spacieuses et bien espacées.
À la hauteur d’Issoire et alors qu’on vient de quitter l’Aubrac, on s’attend à une carte riche en produits régionaux de belle qualité, comme on pourrait l’espérer d’une belle auberge de campagne perdue dans la nature au milieu de vignes qui encadrent le village, à quelques kilomètres seulement de l’autoroute. Une carte présente néanmoins beaucoup de contraintes. Ce sera donc un menu.
NB : Le restaurant offre quelques chambres ‘dans leur jus’, soit telles qu’on les imaginait dans les années 1960 (la décoratrice n’a jamais dû monter aux étages). Salle de bains correcte et télévision, même si elle passe mal en Auvergne. À 75€ pour ne pas reprendre la route après dîner, l’ensemble est plutôt sommaire et déprimant mais reste possible si vous ne perdez pas de temps à vous endormir.
Carte – Plats et vins
Pas de carte donc mais des menus – ou plutôt, des plats qui se répondent d’un menu à l’autre en fonction de votre appétit. Nous sommes partis sur le menu ‘dégustation’ à 62€ (premiers prix dans les 40€) avec des propositions qui semblaient alléchantes sur le papier, même si un peu convenues et pourtant marquées par un vent de modernité qui n’a pas épargné Boudes.
Repas
Après avoir vainement essayé de prendre un apéritif avant de passer à table (avant l’heure, c’est pas l’heure et l’heure légale ‘du service’, c’est 19h30), nous commençons par un (petit) morceau de foie gras poêlé, bon et bien doré, accompagné d’une aromatique gelée de coings ; pour suivre, un genre de pâte sous forme de boudin (la raviole aurait été plus élégante), farci de grosses gambas hachées et liées par une sauce de type armoricaine, très parfumée, iodée et gouteuse. C’était un bon départ, même s’il aurait pu se faire depuis n’importe quelle autre ville de France. Pour suivre, une ‘fricassée’ de grenouilles perdues dans une préparation végétale dont on a oublié le goût sinon la consistance, relativement épaisse : très décevant – les grenouilles n’ayant évidemment plus aucune saveur. À ce stade, on le croyait oublié, un genre de trou normand glacé à la mirabelle, qui dégageait une impression de perlant dans la bouche et qui de plus ne sentait rien.
Il était temps de passer aux choses sérieuses – l’abondance de plat en petites portions peut encore aller mais s’il faut attendre dix minutes entre chacun d’entre eux, évidemment l’estomac se rebelle. Il s’agissait en l’espèce d’un ‘pressé de cochon’ accompagné d’un suc de viande profond – et accessoirement, assez identique au ‘pressé de poulet’ qui était l’autre choix. Deux plats bien faits et pas mauvais du tout mais que là encore, on n’aurait pas traversé toute la France pour les découvrir. Alternativement, il fallait s’embarquer sur les ‘Aiguillettes de caille aux cacahuètes’ et nous n’en n’avons pas eu le courage. Pour terminer ce repas, un superbe plateau de fromages que nous n’avons pas hésité à dévaliser, signe s’il en est que ce qui avait précédé nous avait un peu laissé sur notre faim.
Carte des vins offrant une sélection réduite mais plutôt bien faite de vins de différentes régions, avec bien sûr une offre locale intéressante, l’ensemble encore facturé à prix raisonnables : vins locaux à 25€ qui méritent d’être découverts. Mais aussi l’excellent champagne Coquillette à 60€ (21€ chez le producteur) et Delamotte (proposé d’ailleurs au même prix…). Nous aurions aimé conclure avec un marc d’Auvergne, mais ‘ la bouteille vient d’être finie’ nous fut-il répondu et le restaurant, très cigale, n‘en n’avait pas d’autre en stock. Ce sera donc une prune à 6€.
Notre avis – Qualité/prix
124€ à deux plus 50€ pour deux bouteilles de vin, c’est évidemment très correct. Est-ce bon ? Certains plats l’étaient assurément, d’autres moins mais la question n’est pas là : le chef démontre parfaitement qu’il sait cuisiner et c’est déjà un point. Là où le bât blesse, c’est l’offre, un peu chichiteuse, vaguement moderne et finalement décevante. Ce chef doit être capable de griller des viandes magnifiques, de concocter des tourtes de gibier à se damner ou même plus simplement, des tripoux ou autres plats régionaux qu’il semble proposer en d’autres occasions – mais pas le soir où nous y étions. C’est dommage. Et comme le service suit avec difficulté en dépit de l’évidente bonne volonté du personnel (et l’humeur que l’on devine chagrine de Madame le Maître d’hôtel), on se retrouve à cheval entre une cuisine décalée dans un décor décalé pour un dîner qui ne laisse pas beaucoup de trace. Cela ne vaut donc pas le détour même si le restaurant bénéficie d’un Bib gourmand au Michelin. Il suffirait pourtant d’un petit rien pour que cela le vaille.