Information
Adresse
Hôtel Plaza Athénée, 25 avenue Montaigne, 75008 Paris
Contact
+33 (0)1 53 67 65 00 et jipa.HPA@dorchestercollection.com
Horaires
le samedi à déjeuner (12h30-14h30) et dîner du mardi au samedi (19h15-22h15)
Réception
Réservation
Invité
Accueil
Charmant. Service professionnel, sans excès de sourires
Restaurant
Type de cuisine – Cadre
Luxueuse salle à manger, ors et lambris, luminaires… ; tables superbement dressées avec cette immense table de marbre au milieu de la salle ; argenterie, porcelaine, verrerie : le grand luxe.
A lire la prose maison, ce restaurant serait ‘inspiré du répertoire classique de la gastronomie française’. Le chef Jean Imbert (quand il est en cuisine évidemment) créerait ‘une expérience qui transcende le temps et l’espace, véritable retour au faste de l’art culinaire français’ et donnerait un ‘souffle nouveau’ aux traditions et à ce lieu singulier.
Carte – Plats et vins
En entrées : Langouste à la parisienne (130€) ; La Tarte aux cèpes d’automne (98€) ; Le Velouté du Barry Civet d’Oursins (82€) ; La Brioche Marie-Antoinette au caviar (148€). Pour suivre, Colvert et foie gras en chartreuse (104€) ; Saint-Jacques litées au vin jaune (102€) ; La Sole soufflée façon Nantua (122€) ; Le rouge sauce matelote (98€) ; Le Chevreuil grand veneur (136€) ; Le Friand de Ris de Veau financière (140€) ; Poularde en croûte truffe blanche pour 2 (208€ par personne). Passons sur les fromages ans doute très bons. Pour conclure, ‘Le Grand dessert’ (48€) avec Ananas Monte Christo, Glace Richelieu etc.
‘Menu de Jean’ en 4 services, fromages et desserts.
Carte des vins d’un palace avec des prix de palace pour un établissement bénéficiant d’une seule étoile Michelin.
Repas
Après quelques hors d’œuvre qui ne sont pas restés en mémoire, Langoustine à la parisienne – et première déception. La bête est superbe quand on la présente, recouverte de son corps coupé en rondelles de taille équivalente. Cuisson parfaite qui permet de retrouver le goût de la langoustine, avant bien sûr de l’accompagner des deux sauces servies à part, une sorte de sauce Nantua froide et une autre sauce de couleur verte dont nous avons à plusieurs cherché les composants sans beaucoup de succès.
Pour suivre, la Brioche Marie-Antoinette au caviar : certains n’ont pas aimé le côté ‘sucré-salé’ de la brioche ni le caviar jugé ‘trop mou’. Quant à nous, c’est le plat que nous avons préféré, tout en finesse et en moelleux. Mais pourquoi diable avoir (à nouveau) accompagné ce plat d’une sauce qui ressemblait furieusement à la précédente ?
Pour suivre, la Sole façon Nantua : magnifique pièce, généreusement servie et accompagnée d’une sauce Nantua dans les règles de l’art. Parfait alors ? A un détail près : la sole était infiniment trop cuite !
Pour conclure, la Poularde en croûte truffe blanche, sauce Albufera. Voilà un plat qui lui aussi devrait rester dans les annales, mais il ne le fera pas car une poularde trop cuite perd tout son côté juteux et fondant. Une terrible déception.
Avant un ‘Grand dessert’ qui en a laissé plus d’un perplexe, un Brie de Meaux aux truffes : excellent (on trouve d’ailleurs son équivalent de la ferme Rothschild au rayon fromage de Monoprix).
Pour accompagner ce repas et mis à part les deux excellents Champagnes offerts par l’organisateur, un Riesling ‘Grafenreben’ – Bott-Geyl en 2016 : pour amateurs de ce genre de vins. Pour suivre, un Chassage Montrachet 2020 de chez Fontaine-Gagnard : parfait dans l’appellation et faisant vite oublier le Riesling. Enfin, un Volnay 1er cru 2018 Les Pitures de JM Boilot. Le Bourgogne comme on les aime : robe translucide, fruits rouges pleins de fraîcheur, ampleur et longueur en bouche. Superbe bouteille (dont on peut penser là aussi qu’elle ne venait pas de la carte du restaurant mais de la cave de l’organisateur). Pour conclure, une Chartreuse verte servie en jéroboam : ramène tout le monde sur terre, sans toutefois la délicatesse de la ‘VP’.
Notre avis – Qualité/prix
Un repas organisé répond à des tarifications particulières, a fortiori quand l’organisateur est un homme généreux. Sinon, compter 500€ par personne avec une bouteille de vin à 150€, qui doit bien exister quelque part sur la carte. Si vous prenez en plus une coupe de champagne ou un digestif, vous approchez les 600€ – soit un smic à deux.
Il y a au moins deux façons d’apprécier un dîner dans un palace : s’arrêter au décor, au service etc. et cette soirée fut de ce point là un enchantement. Entre l’intérieur ‘bourgeois-allemand’ de l’Epicure au Bristol ou le côté hall de gare hongkongais du V au George V, le restaurant Imbert du Plazza les bat tous au poteau.
Et puis il y a la cuisine servie, le chef (il paraît qu’il était en cuisine quelques jours plus tôt mais nous ne l’avons pas vu ce soir-là) et là, comment avouer une telle déception ? Une langoustine comme anesthésiée, une sole trop cuite et une poularde manquant de moelleux (quel écart de qualité avec celle cuite en vessie de l’Epicure !). Bref, une sorte de dîner un peu quelconque dans un cadre enchanteur. Il faudrait sans doute réessayer dans une configuration plus normale. Mais il faudra pour cela commencer par gagner au loto.