Bon anniversaire quand même !

Chers amis Académiciens,

Nous devions ces jours-ci célébrer le premier anniversaire du renouveau de notre Académie. Qui regarderait notre site ne manquerait d’ailleurs pas d’y trouver de légitimes motifs de satisfaction : une belle sélection de critiques au ton enjoué mais sûr, un graphisme de qualité et une impression générale d’honnêteté intellectuelle ancrée dans la pratique concrète de clients réglant eux-mêmes leurs notes de restaurants et sans copinage. Cette satisfaction pourrait même se traduire en admiration, une fois précisé l’arc de temps sur lequel cette activité s’est déroulée – soit à peine plus de quatre mois. « Ah ! non ! c’est un peu court jeune homme ! On pouvait dire… Oh ! Dieu… bien des choses en somme… ». Mais nous ne les dirons pas et d’ailleurs, comment oserions-nous les dire quand tout autour de nous, des restaurateurs luttent pour la simple survie de leur activité – eux à qui l’on interdit de l’exercer.

Le propos de cet éditorial n’est pas d’initier une discussion sur la primauté donnée à la consommation (les supermarchés) sur la culture (les musées), ni sur la pertinence des décisions de santé publique dont la seule chose que nous tenons pour sûre est que ceux qui les prennent n’en savent pas plus que nous. Peut-être fallait-il fermer les restaurants (et tant qu’à faire, les parties ‘bar’ extérieures des ‘click & collect’ où sur les trottoirs se massent des consommateurs), peut-être ne le fallait-il pas. Une seule chose est sûre, la souffrance de ceux que nous avions tant plaisir à côtoyer dans le monde d’avant, et que nous nous devons d’aider si nous souhaitons qu’ils ne disparaissent pas.

Sans entrer dans le petit jeu des ‘clandés’ qui semblent fleurir ici ou là, comme toujours à la plus grande satisfaction des narcissiques qui se vantent de les fréquenter, limitons-nous à la fréquentation de ce qui est permis. Et de façon surprenante, l’offre est beaucoup plus importante qu’on aurait pu l’imaginer. Certes, la même qualité n’y est pas parce qu’elle ne peut pas y être. Mais elle s’en approche et au vu des prix pratiqués, elle est plus qu’acceptable. Il ne nous reste plus qu’à faire l’effort de modifier certaines de nos habitudes alimentaires, d’inclure une course en taxi dans notre budget et de ne pas hésiter à inviter quelques amis à déjeuner chez soi.

De nombreux journaux reprennent des sélections d’adresses. Je vous conseillerai pour ma part le site des guides Lebey (Pierre-Yves Chupin – Guides Lebey) dont la sélection originale est toujours intéressante. N’oubliez pas non plus ces restaurants que nous avions déjà critiqués sur le site et qui offrent aujourd’hui un rapport qualité-prix impressionnant (je pense au menu à €25 du restaurant Pottoka : « On ne fait pas ça pour gagner de l’argent mais pour rester occupé » me disait récemment Louise, qui a rejoint Sébastien dans cette belle affaire). Encore faut-il y penser et y passer. Mais leur survie tient à cet effort de notre part.

Pour en revenir à notre Académie, elle ne peut évidemment qu’être en sommeil pour l’instant. À la différence d’un Michelin qui ne craint décidément plus le ridicule, nous ne savons pas en trois mois juger l’activité annuelle d’un restaurant. Nous repartirons donc à la case départ dès que la situation le permettra. Nous retirerons du site les critiques précédemment publiées jusqu’à ce que les restaurants concernés soient tous à nouveau revisités (nous les maintenons pour l’heure mais tous auront compris qu’ils ne sont plus significatifs). Enfin et cela coule de source, les cotisations 2021 ne seront pas appelées, chacun conservant le statut acquit il y a un an. Gardons confiance. Attendons des jours meilleurs. Mais n’attendons pas de soutenir dès à présent nos amis restaurateurs.

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