Le Procope

Restaurant

Le Procope

Mise à jour

Mise à jour du 14 mars 2024

On devrait toujours relire ce que le site a publié sur un restaurant que l’on envisage de fréquenter…

Après une expérience récente au Procope, il n’y a donc pas une ligne à changer à ce qu’écrivait Apicius il y a quelques mois. Mais peut-être, en rajouter une ou deux autres.

Il n’y a en effet rien à ajouter pour ce qui relève de la cuisine : Tête de veau indéfinissable, noyée dans un jus de veau tellement fort et épais que cela aurait pu être n’importe quelle abat ou viande ou volaille, accompagnée de deux maigres et pauvres pommes vapeur, qui n’auraient pas déparé la table d’une cantine d’autoroute. Quant à l’autre plat servi, une Dorade tellement cuite qu’il était impossible de séparer la chair de la peau. Tout ceci associé à un service d’une lenteur intolérable, n’en jetez plus !

Sauf à évoquer un dernier élément : lors de notre passage, le serveur/maître d’hôtel passa en effet beaucoup plus de temps à travailler son pourboire, multipliant les photos, les vidéos et les selfies avec les touristes étrangers plutôt qu’à faire son boulot, c’est-à-dire s’occuper du client souhaitant être servi…

Mais bon, tout a déjà été dit et qui s’obstinera désormais ne pourra s’en prendre qu’à lui seul !

Pour conclure, Monalisa gorgées d’un jus intense, soit un Rouget assaisonné de foies : ultime étape de notre ascension culinaire et nouveaux paysages gustatifs découverts avec stupéfaction.

La Reynière

Information

Adresse

13 rue de l’Ancienne Comédie 75006 Paris

Contact

01 40 46 79 00

Horaires

Ouvert tous les jours de midi à minuit

Réception

Réservation

Invité

Accueil

Absolument charmant et prévenant

Restaurant

Type de cuisine – Cadre

On ne vous racontera pas l’histoire du Procope, célèbre café-restaurant ouvert en 1686, définitivement fermé en 1890 et lieu de rencontre de tous les intellectuels parisiens pendant deux siècles (voir Wikipédia sur le sujet, clair et précis !). Un restaurant est ouvert en 1957 sur le même emplacement et reprend l’intitulé de l’ancienne maison. Cadre historique donc et évidemment restauré : chaque pièce est un ravissement qui fourmille d’évocations historiques et dont l’atmosphère vous emporte, que vous soyez en couple ou plus nombreux (les espaces se divisent de façon très intelligente).
La carte reprend les canons essentiels de la cuisine dite « traditionnelle » française

Carte – Plats et vins

Soupes à l’oignon, Escargots de Bourgogne et autres terrines de volailles, facturés entre 11 et 14€. Poissons allant du Pavé de Saumon d’Ecosse rôti, sauce au Chablis, poireaux fondants au gingembre (27,00€), feuilleté de Bar aux épices, beurre blanc, épinard à la crème (29,50€), aux Noix de Saint-Jacques rôties, sauce au Champagne, risotto crémeux au Parmesan 22 mois (34,50€) ou à la Sole meunière (environ 400g/500g), purée de pommes de terre maison à 46€. Pour les viandes, Tartare de bœuf normand frites maison (23€), Vol au vent de volaille, sauce aux morilles, épinards à la crème (24,50€), Rognons de veau flambés au cognac, sauce au poivre, pommes grenaille (25,50€), Onglet de bœuf (250g), sauce bordelaise, échalotes confites, frites maison (26€), Filet de bœuf aux morilles, gratin dauphinois (37,50€). Et en sus, les quatre « recettes historiques » de l’endroit : Blanquette de veau, Joue de bœuf braisée, Coq au vin et Tête de veau en cocotte (25€-28€). Desserts de brasserie (8€-13€). Une belle carte donc mais le plus beau reste le rapport qualité-prix des menus : Entrée/Plat ou Plat Dessert à 23,50€ ou Entrée/Plat/dessert à 29,50€ – les mêmes le soir à 33,50€ et 3950€, le tout sur une sélection de plats assez large. Carte des vins bien vue pour étrangers (verres de 6€ à 12€) et sélection de bouteilles correctes à des prix raisonnables comme ce Croze Hermitage de chez Jaboulet à 46€ (à partir du moment bien sûr où le vin n’est pas en rupture de stock).
Tout cela est donc magnifique. Où donc alors est le problème, si problème il y a… ?
Le problème, c’est que tout cela n’est pas très bon. Ça n’est pas très cher non plus, me direz-vous, mais comme dit l’adage, « Quand c’est pas bon, c’est toujours trop cher… ».

Repas

Notre repas en fut l’illustration parfaite – car il faut bien reconnaître que peu de résidents parisiens auraient l’idée de franchir le seuil de cette adresse connue pour être un repère de touristes étrangers et de quelques cousins de Province. Que faire alors s’il vous arrive d’être invité ? La jouer finement. En clair, choisir d’abord le menu pour ne pas exposer votre hôte à des additions comparables à ce que servent de bonnes tables parisiennes ; et dans le menu, s’en tenir à l’essentiel. Ça n’est pas le moment de partir à la chasse aux aventures mais d’assurer. L’expérience prouve que malheureusement, cela n’est pas toujours simple.
Dans notre cas et pour commencer, une Terrine « du chef » : pas terrible , rasse et pas beaucoup de goût (sans savoir d’ailleurs qui est le chef derrière, et des doutes sur le temps que celui du restaurant aurait pu lui consacrer à la réaliser) ; Saucisson de Lyon – en fait, deux rondelles de cervelas sur une salade. Pour suivre en plat principal, une « Truite meunière » : la sauce meunière n’était pas si mauvaise et les amandes plutôt généreusement servies ; mais le problème était le « poisson ». Sur quatre truites commandées, deux sont arrivés « roses » (pas rosées à la cuisson mais roses comme, selon toute vraisemblance, des truites « saumonées ») et deux autres « blanches ». Pourquoi pas, mais autant le dire. Les quatre étaient toutes cuites à point – ce qui est toujours remarquable quand le poisson sort d’une longue période d’hibernation, et toutes dégageaient ce petit goût de mastic si caractéristique qui colle aux dents. Pour conclure, une crème brûlée qui avait dû être bonne lorsqu’elle avait été faite mais qui au déjeuner, servie froide comme tout ingrédient sortant du réfrigérateur, manquait singulièrement de goût. Pour accompagner ce déjeuner, un Côte du Rhône ne correspondant pas à notre commande (qui nous a valu le dialogue suivant avec la jeune serveuse à qui nous faisions remarquer que ce n’était pas le vin commandé – « Et alors, c’est bien du Côte du Rhône, c’est écrit dessus ! » « Certes Mademoiselle, mais en Côte du Rhône, il y a plusieurs producteurs qui produisent des vins différents… »).
Seule l’intervention d’un maître d’hôtel, professionnelle manifestement blanchie sous le harnais, nous permettait d’en rire après nous en être expliqués. Mais là aussi, beaucoup de lassitude et de fatigue sur les visages. Le personnel du Procope n’est pas là pour rigoler. Les tables tournent, vite, et comme l’étranger raffole et continue à venir, il n’y a pas de temps à perdre. Alors, « que les Parisiens ne viennent pas nous gonfler avec leurs commentaires ! » d’autant qu’en trustant le Procope, nos chers amis étrangers libèrent par la même occasion de meilleures tables que leurs moyens leur permettraient de fréquenter. Finalement, tout le monde y gagne. Sauf la gastronomie.

Notre avis – Qualité/prix

200€ à quatre soit 50€ par personne pour ce ‘déjeuner’ ; si cela vous tente. Dommage, le lieu est décidément superbe !

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